En société, l’homme existe comme une personne, c’est-à-dire comme un individu doté d’une identité reconnue et porteur de droits. Leur aptitude à être sujets de droits définit la personnalité juridique des personnes physiques ou morale. Il faut d’abord entendre par là la reconnaissance d’une autonomie par rapport aux autres et opposable à eux – en droit romain, a contrario, enfants et esclaves n’étaient pas des personnes. Leur existence dépendait d’un autre.
Dans la mesure où le terme « personne » vient du masque ou persona (de personare : parler à travers) que les acteurs utilisaient pour jouer tel ou tel personnage de théâtre à Rome, comme en Grèce, on admet volontiers que notre personne est comme un masque que nous portons en société, derrière lequel sont susceptible d’apparaitre des éléments de caractères, marquant notre vraie nature. Et quand notre caractère s’affiche avec notre personne, on peut parler de « personnalité ». On admet ainsi communément qu’en public, nous jouons, avec plus ou moins de constance et de détermination un personnage, emprunt des codes sociaux en même temps que marqué par notre caractère naturel.
La représentation commune admet ainsi que, derrière le masque de notre statut social, notre nature peut se laisser deviner. Elle admet que nous avons tous une nature, un caractère, dont nous sommes plus ou moins conscients mais qui est notre vérité. Cette conviction commune détermine la manière dont nous sommes regardés, déchiffré, compris et jugé par autrui. Il convient de s’y arrêter, d’abord pour sonder ce que recouvrent exactement A) le caractère et la personnalité. Ensuite pour comprendre comment la justice peut B) juger les hommes. Pour se demander, finalement, ce qu’est C) la justice.