Nous allons ici, en premier lieu, poser des questions simples et qui pourront paraître naïves : comment définir la vie ? D’où vient-elle ? Comment est-elle apparue sur la Terre ? Trouve-t-on des formes de transition entre les organismes vivants et la pure matière ?
Une première surprise, sans doute, viendra de constater l’incertitude des réponses qui peuvent être actuellement apportées à de telles questions. Une seconde surprise, de s’apercevoir que la singularité de l’organisation vitale par rapport à la matière, aussi évidente puisse-t-elle nous paraître, n’a été reconnue qu’assez tardivement dans l’histoire des idées. Elle découle notamment de la réfutation par Pasteur de l’idée de génération spontanée des êtres vivants.
Depuis lors, la vie renvoie, quant à son origine, à un événement. La singularité de sa complexité organisée, par rapport aux lois physiques générales, renvoie à un phénomène historique, sans doute très improbable. Toute définition de la vie, dès lors, tourne en cercle : la vie doit être définie par des caractères qui lui sont propres. Ce qui revient à définir la vie par la vie. On comprend que la question puisse lasser. Cela ne signifie pas qu’elle ait perdu toute pertinence !
Ce cercle vitaliste, toutefois, ne s’est formé que tardivement. Et pour en bien comprendre les attendus, nous devrons faire plusieurs détours. Nous envisagerons ainsi successivement :
I. 1. Ce qui est vivant et ce qui ne l’est pas